Le neutre peut être considéré comme un état de repos mais aussi de référence ; référence autour de laquelle l’acteur neutre va exprimer tous les sentiments, de l’amour à la tristesse en pivotant autour de son neutre.
Le neutre de l’acteur se manifeste par un visage n’exprimant rien de particulier, mais le neutre est identitaire ; chacun son neutre. Le neutre est ce qu’il se passe sur le visage et sur le corps quand il ne se passe rien.
Le neutre n’est pas le transparent mais un moment, comme un état de grâce où tout peut arriver.
Le neutre demande une concentration importante et aussi, paradoxalement, une qualité de relâchement ; pour cela une prise de conscience intime de son corps, de ses appuis au sol qui permettent de gérer le poids du bassin, l’état de sa colonne vertébrale, l’ouverture de ses épaules, le poids de sa tête.
Dans un état neutre, le comédien rayonne sur le plateau ; le public l’attend…
En se vidant de son quotidien, et en prenant compte de l’espace et du « temps du théâtre », le comédien se pose. Il commence le travail de neutralité.
On entend notre propre respiration, on sent le sol sous nos pieds, on regarde devant nous, on voit tout.
On se vide de notre quotidien, de nos humeurs, mais on se remplit de notre nouvelle respiration, de notre présence, de notre énergie.
Neutre ne veut pas dire grave ; attention au masque !