Augusto Boal est metteur en scène de théâtre, il invente au Brésil le théâtre de l’opprimé en réponse à l’intolérable répression qui s’exerce sur « le continent ensanglanté » par les dictatures militaires (l’Amérique Latine).
Dans les années 70, il décide d’exporter son théâtre en Europe et laisser les opprimés s’exprimer pour nous montrer où est l’oppression et découvrir les chemins de libération.
L’oppression est partout ; elle n’est pas la même que sous les dictatures militaires, donc les méthodes de lutte pour en venir à bout sont différentes. C’est pourquoi le théâtre de l’opprimé n’est pas une méthode précise ou une série de recettes aux procédés libératoires mais une étude, une analyse et une recherche.
Si l’oppression est ici ou là plus « subtile », les moyens de la combattre doivent être plus subtils et si nous utilisons les technique du théâtre de l’opprimé, c’est aussi pour les transformer, les adopter voire les réinventer.
Si les trois formes principales du théâtre de l’opprimé sont le théâtre invisible, le théâtre image et le théâtre forum, il y a aussi le théâtre journal, le théâtre feuilleton etc.
Les deux principes fondamentaux sont :
- Aider le spectateur le plus souvent réceptif et passif à se transformer en protagoniste d’une action dramatique, en sujet, en créateur, en transformateur.
- Essayer de ne pas se contenter de réfléchir sur le passé et le déjà vécu mais de préparer le futur.
Si le spectateur est capable de réagir lors d’une séance de théâtre forum par exemple, il sera capable de le faire dans la vie réelle. Le forum sert à stimuler le spectateur, à transformer la réalité. Il le prépare à agir et à s’investir.